Ce matin, levée 5h30 (encore nuit), pour aller chercher ma voiture au Port de la Pointe des Grives. Les bureaux ouvrant à 7h et fermant à 12h (on était vendredi), je voulais y aller tôt au cas où tout n'irait pas comme sur des roulettes, ce qui fût d'ailleurs le cas, mais chaque chose en son temps.
Vers 6h45 me voila donc en route en short et tong sous un soleil déjà bien chaud (environ 25°C), pour aller prendre et tester le concept du taxi-co (taxi collectif, très répandu ici, pour compléter le petit réseau de bus très centré sur Fort de France). Bien entendu je ne savais pas ni vraiment où, ni comment prendre ce moyen de transport, premier contact avec une lycéenne qui attendait le bus, qui m'a renseignée et même hêlé le taxi (avec l'index, attention).
Renseignement pris il va bien sur Fort de France, je lui demande s'il peut me déposer vers la Pointe des Grives (c'est sur le chemin), je crois entendre un oui, parfait je me dis qu'à 7h j'y serais ! Ambiance ambiance dans le taxi, la radio qui énumère toutes les cérémonies d'enterrement du lendemain... Au final, après quelques embouteillages, nous arrivons à la gare routière (RIEN à voir avec là où je voulais aller), génial, la matinée commence bien. Le chauffeur me dit de prendre un bus, quelque part...Heureusement grâce à mon abonnement téléphonique que j'avais pris soin de commander avant de partir, je peux trouver les infos sur internet, et commence mon parcours dans les rues de Fort de France. Les rues sont vides, la ville s'éveille...
Rue piétonne vide à 7h
Le théâtre Aimé-Césaire dans l'ancien hôtel de ville au détours d'une ruelle
Je finis par prendre un bus m'emmenant vers le stade de Dillon, il est bien 7h40... J'ai comme information que le bureau des recettes des douanes se trouve en haut du stade, je me crois en bonne voie pour y arriver rapidement. Erreur, je prends une direction au hasard, trouve des bâtiments dont aucun ne correspond, décide de regarder un coup sur Google map, vois que c'est à l'autre bout du stade, je remarche pendant 10 bonnes minutes, ne trouve rien, commence à désespérer, il est 8h passé... Je finis par trouver quelqu'un qui me montre le morne (la colline), à côté du stade et me dit que c'est là haut, mais que le chemin direct est fermé, je dois à nouveau faire le tour du stade... 20 bonnes minutes plus tard, me voici en haut du morne, enfin arrivée aux douanes !
Centre d'affaire Agora, en pierres de Bavière
J'entre au hasard dans un bureau, l'employée à l'accueil m'ignore royalement et continue sa conversation perso pendant 5 bonnes minutes, puis me demande enfin ce que je viens faire, toujours au téléphone. Je suis au bon endroit, ouf ! Je commence à sortir mes papiers et là elle me demande un contrat de travail alors je n'en ai pas encore signé...J'ai juste une attestation de recrutement, mais elle me dit que ça ne convient pas, il leur faut une preuve que je vais bien rester ici au moins un an... Après mon périple de ce matin, le coup est dur à encaisser, et je ne me vois pas tout recommencer lundi. J'insiste un peu en lui demandant de lire mon attestation, sa conversation téléphonique se termine enfin, et l'attestation semble finalement convenir, je reprends espoir ! "Avez vous le reçu du paiement des frais de débarquement" "Heu non, je n'y suis pas encore aller, sur conseil de mon transporteur, voulant m'éviter un aller retour" "ça ne va pas, il faut descendre au port payer les frais de débarquement, PUIS remonter aux douanes, PUIS redescendre au port récupérer la voiture. Vous êtes à pieds ? ça va vous faire une trotte"
Elle trouve une dame qui redescend et qui m'y emmène, parfait, il est maintenant un peu plus de 9h.
Je suis accueillie tout de suite, les papiers sont vérifiés "rapidement", je paye et je repars donc à pied. Pour remonter c'est facile il suffit de suivre la route.
La route
La route 2 fois deux voies, limitée à 70 km/h, et sans trottoir ou glissière de sécurité. Je me colle le plus possible vers l'herbe et marche vite. Une voiture s'arrête vers le haut du parcours, m'ayant prise pour une de ses connaissances, et me permet de faire les derniers mètres plus en sécurité.
Je donne les papiers et paye les frais de douanes, je sors du bureau vers les 10h, je dois à nouveau redescendre cette route et décide de la prendre de l'autre côté, car comprenant des glissières de sécurité. Je marche donc dans les hautes herbes quand soudain je tombe sur...
une vache ! Attachée sur le bas côté, je m'approche doucement pour voir si elle est craintive ou agressive, mais ça va, elle ne m'attaque ni n'essaie de s'enfuir.
Je fini par arriver au port, je présente mes papiers et c'est bon je récupère ma voiture ! Tout va bien, toutes mes affaires sont là, elle démarre au quart de tour, mon périple est terminé !
Bilan : partie 6h30, et de retour vers 10h30, un record... Mais une voiture en bon état et avec toutes mes affaires ! ah et trois martiniquais m'ont donné leur numéro de téléphone, heureusement qu'ils croyaient que je n'avais pas encore de téléphone local...